La foi malgré tout. Croire en prison
Sarg Rachel
- Éditeur : Puf
- Poids : 270 g
- Dimensions : 12.5 x 19 cm
- Nombre de pages : 263 pages
- Année : 2016
- Délai livraison : sous 4 à 8 jours
- ISBN : 9782130729723
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La foi malgré tout
Croire en prison
Quelles sont les raisons d'adhérer à une religion en prison ? La religion en prison, terra incognita de nos sociétés, véhicule toutes sortes de fantasmes, en particulier ceux liés à la radicalité religieuse. Les événements dramatiques autour des frères Kouachi, de Mohamed Merah ou de Jérémie Louis-Sydney, tous suspectés de s'être convertis à l'islam radical en prison, favorisent l'idée que l'incarcération génère une sorte de contagion religieuse dans le milieu carcéral. Mais peut-on parler de contagion cognitive ? Quelles sont les mobilisations du religieux en prison ? La religion intervient-elle sur le sens de la peine et de l'acte ? Permet-elle de normaliser les conduites ou au contraire de justifier des actes et des postures individuelles ? L'organisation et la présence des religions dans les prisons constituent un droit, au nom de la liberté de conscience, inscrit dans le Code de procédure pénale. Mais comment sont régulées, gérées les offres et les demandes religieuses au quotidien ? Comment dans cet espace de grande proximité et de cohabitation vivre son appartenance religieuse ?
Intéressant
Retraité, je reflechis à peut être devenir visiteur en prison.
Traitant de la religion en prison, ce livre rencontre trois questions du débat social contemporain : un certain renouveau d’intérêt pour l’impact social des religions, la disproportion flagrante signalée depuis quelques années en France entre le nombre de détenus musulmans et le nombre d’aumôniers de prison de cette religion, et les questions de radicalisation religieuse.
On constate que la religion musulmane, parce qu’elle favorise une dimension collective et qu’elle est vue comme « la religion des opprimés », est « une religion d’autant plus attractive en détention » (p. 222).
Les raisons de mobiliser la ressource religieuse peuvent être : de réduire la dissonance (dimension de recherche de sens) ; de réduire l’étrangeté ; de trouver une réhabilitation ou une reconstruction identitaire (soit par normalisation, soit par résistance) ; de combler un manque social et affectif ; de satisfaire une attente instrumentale et matérielle. Le recours à la religion en prison est subjectivement motivé, et s’inscrit dans un parcours individuel.
La prison reste encore un territoire trop peu connu et analysé ; il était grand temps qu’elle soit mieux explorée, et Rachel Sarg propose bon nombre d’informations et de pistes intéressantes. L’ouvrage a donc la grande qualité d’ouvrir à la réflexion sur la place de la religion en prison, répondant à certaines questions tout en en soulevant nombre d’autres.