Le Désir désiré

Commentaire sur le Cantique des Cantiques

Tout moine se doit d'écrire une fois son commentaire sur le Cantique des Cantiques. Celui de Benoît Standaert a été composé en deux fois : d'abord comme un journal, lors d'un séjour en ermite près du lac de Garde ; ensuite comme un essai, né dans l'ambiance pascale, car ce chant est par excellence le rouleau de fête pour la Pâque, tant juive que chrétienne. Le moine pratique sa lectio divina - ou lecture du coeur - en ouvrant chaque matin son désir pour rejoindre celui qu'habite le texte. « Le Désir de Dieu est Bonté », selon Levinas. Cette quête menée par l'auteur débouche sur le rayonnement d'un « Visage sans trait » qui, disait saint Bernard, « transforme ».

Extrait de l'Avant-Propos :

"Respirons cette poésie qui célèbre le désir. Célébrons le grand Désir. Qu'il nous traverse, amoureusement, passionnément, "à la folie". Soyons sages en étant bien fous. Fous d'amour, fous de Désir, fous d'une réciprocité ouverte sur l'Infini et sur le Visage qui seul comble.

Lire est justement une question de désir. Sans désir, qui lirait encore ? Lire le Cantique des Cantiques est par excellence une question de désir dramatisé et toute l'intrigue n'a qu'un sens : mettre en jeu la quête inlassable du Désir inassouvi.

Ce grand texte au coeur des Ecritures est dans la tradition juive la lecture indiquée pour la fête de la Pâque. Le Targum -traduction légèrement glosée de l'hébreu en araméen- voit dans la succession des poèmes la marche du peuple de Dieu qui sort de l'Egype, traverse le désert, découvre la Terre Promise mais connaît de nouveaux exils, en attendant une plénitude qui coïncidera avec la venue du Messie, la grade attente de la nuit Pascale ..."

L'auteur :

Benoît Standaert est moine bénédictin, de l'abbaye de Saint-André près de Bruges. Il vit aujourd'hui en ermite près de Malmedy. Exégète et auteur spirituel, il a commenté notamment L'Evangile selon Marc et rédigé plusieurs ouvrages de spiritualité.